Ma nouvelle santé avec le régime Seignalet (ou « La théorie de Carl Jung »)
Lorsqu’on regarde à l’extérieur, on rêve. Lorsqu’on regarde à l’intérieur, on se réveille.
Carl Jung
Tout au long de ma vie, à chaque fois que j’ai soupçonné mon alimentation d’être à l’origine de mes nombreux problèmes de santé, j’ai regardé à l’extérieur et à l’intérieur.
Lorsque je regardais à l’extérieur, je me serais crue dans ce rêve évoqué par Carl Jung : les publicités m’affirmaient que la pâte à tartiner au chocolat apportait force et énergie pour la journée. Les emballages m’assuraient que les produits industriels étaient riches en fibres, vitamine D ou magnésium. A l’école, j’avais appris que les produits laitiers rendaient grands et forts. Enfin, la société entière concourait à me convaincre que le pain était l’aliment de base et que s’en passer était triste comme un jour sans lui.
Je ne le savais pas encore, mais j’étais un dévoué sujet du royaume des produits transformés.
Lorsque je regardais à l’intérieur, je sentais mon corps souffrir. Ce dernier semblait moins convaincu que moi par les slogans publicitaires : j’avais l’impression que chaque verre de lait, chaque yaourt oppressait mon estomac et pesait dans mon intestin, que chaque repas à base de pain ou de pâtes aggravait mes problèmes digestifs, que chaque biscuit ou barre chocolatée accentuait ma fatigue, ma morosité et mes inflammations chroniques.
Dans ces moments-là, je me réveillais. Je me rappelais soudain que les dirigeants du royaume des produits transformés n’étaient pas des philanthropes : c’était l’industrie agroalimentaire (ou la fabrique de produits industriels), au chiffre d’affaires annuel de plusieurs milliards d’euros en France ; c’était l’industrie publicitaire, à la solde de cette dernière ; c’étaient les établissements scolaires, qui appliquent docilement le programme imposé par le ministère de l’Education, en collaboration avec celui de l’Agriculture…
Dans ces moments de lucidité, je me rappelais que l’intérêt de la société consistait à entretenir notre dépendance aux produits transformés.
Lorsque j’ouvrais les yeux, je m’étonnais de voir le monde tel qu’il était. Puis, je me disais : « Après tout, il faut bien manger », et je me rendormais. Ou plutôt, comme le dit Carl Jung, je rêvais : je rêvais que mes douleurs articulaires, ma toux chronique, mes problèmes de poids, ma fatigue chronique, mon mucus nasal, mes jambes lourdes, ma constipation chronique, mes problèmes de peau, mes ballonnements, mes reflux gastro-oesophagiens et mon système immunitaire défaillant avaient une origine mystérieuse. Pire, dans ces rêves, je considérais ces « petits soucis du quotidien » comme quasiment normaux.
Dans ces rêves si accommodants, mes problèmes de santé n’étaient pas la conséquence d’une vie entière à ingérer gluten, lactose, sucre raffiné, graisses saturées et additifs chimiques : c’était « la vie ».
La vraie question est : pourquoi persistons-nous dans le rêve ? Pourquoi ne choisissons-nous pas de rester en éveil ? Sans doute parce que cet extérieur dépeint par Carl Jung œuvre sans relâche à notre parfait conditionnement. Ainsi, l’industrie agroalimentaire nous conditionne à croire que l’alimentation a la forme et le goût d’un produit transformé. Les légumes frais ? En accompagnement. De quoi ? D’une assiette de produits transformés. Les fruits frais ? En dessert. Après quoi ? Un repas de produits transformés. Résultat : la dépendance que nous avons laissé les industriels créer dans nos vies nous réduit à la condition de consommateurs passifs, dépendants, manipulés et intoxiqués.
Se réveiller, c’est réaliser que nous pouvons devenir des consommateurs responsables, éclairés et fiers de leurs choix. Se réveiller, c’est réaliser que, par cette dignité retrouvée, nous sommes devenus un peu plus que des consommateurs…
Oui, toute ma vie, mon intérieur m’a crié de me réveiller, mais l’extérieur me ramenait invariablement au sommeil, me berçant de ses promesses sirupeuses (sans sucres ajoutés).
Jusqu’au jour où…
Lors d’une consultation O.R.L. pour une douleur aiguë au niveau de la gorge, j’ai appris avec stupeur que je présentais plusieurs lésions au pharynx, mais aussi un œdème à l’œsophage.
Voici la retranscription de mon dialogue avec le spécialiste, digne d’une scène de la pièce « Knock ou Le triomphe de la médecine » :
– Docteur, à quoi sont dues ces plaies ?
– À des reflux gastro-oesophagiens. Les remontées acides attaquent vos voies aériennes.
– Mais pourquoi est-ce que j’ai des reflux gastriques ?
– Oh, il y a de multiples facteurs. Comme les causes sont difficiles à déterminer, je vais vous prescrire un médicament contre l’acidité gastrique.
– Combien de temps est-ce que je devrai prendre ce médicament ?
– Mais tous les jours ! Sinon, les symptômes vont revenir.
– Tous les jours, ça veut dire toute la vie ?
– Si vous voulez.
– Mais si, à la longue, le médicament ne fait plus d’effet ?
– Ce n’est pas grave, on augmentera les doses.
– Mais il n’y a pas de risques ?
– Risques de quoi ? Si vous avez quelques effets secondaires, tout se soigne…
– Mais alors, il n’y a rien à faire contre les reflux ?
– Bien sûr que si ! Prendre votre médicament.
Après quelques jours d’abattement, je me suis reprise. Il était hors de question que je passe le reste de ma vie sous médication. Je devais sauver ma santé.
Le spécialiste n’avait pas parlé de maladie mais de « symptôme ». Mais un symptôme de quoi ?
Après plusieurs heures de recherches sur Google, j’ai trouvé ce que j’espérais : la réponse à cette question. Mais j’ai également trouvé ce que je n’osais espérer : un traitement non médicamenteux, sans aucun effet secondaire ni dépendance.
Ce que j’ignorais encore, c’était que ce traitement naturel allait non seulement faire disparaître mes reflux gastriques en à peine six semaines, mais également tous les problèmes de santé dont je souffrais depuis des années.
Ce traitement naturel a fait plus que sauver ma santé : il m’a ramenée à la vie.
Je venais de découvrir le régime Seignalet.
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Pourquoi choisir le régime Seignalet ? (ou « L’arme et le messager »)
Choisir le régime Seignalet, c’est prendre la décision qui semble la plus difficile de nos jours : faire un choix.
Aujourd’hui, on veut le beurre et l’argent du beurre (sans le cholestérol) : on veut pouvoir céder à la tentation des produits industriels, tout en réduisant au silence les signaux d’alarme que notre corps a le mauvais goût de nous envoyer.
Saisissant l’opportunité, une certaine médecine s’est alors mise au service de notre refus de choisir : la médecine conventionnelle.
Le principe fondateur de la médecine conventionnelle consiste à nous donner les moyens de persister dans un comportement alimentaire inadapté. Comment ? En nous offrant un panel toujours plus étendu de médicaments conçus pour masquer les conséquences de notre irresponsabilité alimentaire.
Artificiellement délivrés de l’urgence de modifier notre comportement, nous pouvons nous empresser d’oublier que sa persistance finira par provoquer des dommages irréversibles dans notre organisme.
Ainsi, nous allons chez le médecin comme chez un pourvoyeur d’œillères, pour détourner le regard de notre propre déchéance.
Oui, la médecine conventionnelle entretient l’ignorance et le déni du patient pour en faire un docile consommateur. Mais ce monstre avide, c’est notre irresponsabilité qui l’a nourri. Nous lui avons mis dans la bouche le goût de notre sang.
Non, nous ne sommes pas les victimes de cette médecine commerçante, mais ses mécènes : nous lui avons donné les moyens de s’imposer dans notre société au point de décrédibiliser toute autre forme de thérapie.
Si jamais la médecine n’a utilisé notre négligence contre nos intérêts avec autant de cynisme, il n’est pas temps de faire le procès des opportunistes, mais bien de ceux qui ont créé l’opportunité : nous.
Si nous n’avons pas le contrôle de nous-mêmes, d’autres le prendront.
Me. Shi Heng Yi (auteur)
A une époque que l’on croit révolue, les villageois avaient coutume d’abattre le messager porteur d’une mauvaise nouvelle pour éviter de l’entendre. Lorsque, le lendemain, le village se trouvait assiégé, la désorganisation générale servait l’ennemi.
Nous sommes les villageois victimes de leur déni, notre corps est le messager et la médecine conventionnelle, l’arme dont nous nous munissons pour l’abattre.
Choisir le régime Seignalet, c’est choisir de sortir du déni, de remercier le messager et de jeter notre arme.
Choisir le régime Seignalet, c’est accepter que la maladie et le surpoids ne sont pas des épées de Damoclès oscillant au-dessus de nos têtes impuissantes, mais trouvent leur origine dans nos comportements.
Choisir le régime Seignalet, c’est choisir de ne plus mettre notre santé entre les mains de ceux qui exploitent avec raison notre goût de la délégation.
Choisir le régime Seignalet, c’est choisir de reprendre le contrôle de notre propre corps.
Choisir le régime Seignalet, c’est choisir de devenir responsables de notre vie.
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Les effets du régime Seignalet sur mon état général
Dernier matin avant le début de mon régime Seignalet
Mon réveil sonne à 5h45. Je n’arrive pas à croire qu’il soit déjà l’heure de me lever, j’ai l’impression que je viens de me coucher. J’ai les yeux secs et collés, la tête qui bourdonne, les bras tremblotants. Je ressens une sorte d’épuisement et une absence totale de motivation à me lever. Mais d’où vient donc cette fatigue chronique ?
A la cinquième sonnerie de mon réveil, la seule pensée qui parvienne à me tirer hors du lit est celle d’un petit déjeuner sucré. Dès le réveil, je meurs d’envie de manger des produits sucrés. Mais d’où vient donc cette dépendance au sucre ?
Je tousse. Jour après jour depuis des années, cette toux sèche et brève monte irrépressiblement à intervalles réguliers, du réveil au coucher. Mais d’où vient donc cette toux persistante ?
En me redressant sur mon lit, j’essaie d’ignorer les courbatures qui me meurtrissent le dos et les cervicales. En me levant, je ressens une douleur aiguë dans l’articulation du genou gauche. Mais d’où viennent donc ces douleurs musculaires et articulaires alors que je suis dans la trentaine ?
Je me dirige vers la cuisine comme une automate, dans un épais brouillard mental. Là où la plupart des gens mettent un terme à leurs souffrances matinales en avalant deux (ou trois) cafés, j’ai le malheur de ne pas supporter son goût. Mais d’où vient donc ce brouillard mental ? Sûrement du même endroit que la dépendance des gens à un excitant toxique…
Je remplis un bol de lait, le saupoudre de chocolat instantané, puis attrape une gaufre au chocolat industrielle. J’associe la lourdeur de mon estomac à une forme de plénitude, à l’opposé du vide qui tiraille et angoisse. Même si cette « plénitude » m’occasionne une gêne à la limite de la douleur, j’ai appris à en détourner mon attention. Cela finit toujours par passer, tout comme la constipation chronique qu’elle me provoque. Mais d’où vient donc cette dépendance à des aliments qui me font souffrir ?
Sans trop savoir pourquoi, je suis d’une humeur massacrante, entre l’énervement et le ras-le bol. Je mets ça sur le compte du fait qu’il s’écoulera au moins quinze heures avant que je ne puisse retourner au lit… Mais d’où viennent donc ces troubles de l’humeur ?
Je me mouche. Le mucus qui m’encombre les sinus en permanence me tape sur le système. J’ai le nez bouché presque toute la journée, ce qui me donne une voix nasillarde. De plus, le mouchage à répétition m’irrite les narines, qui virent immanquablement au rouge cramoisi avant la fin de la journée. Mais d’où vient donc tout ce mucus ?
En entrant dans la salle de bains, mon regard se pose sur la boîte de Dafalgan qui trône sur le lavabo. Je la garde bien à vue car je prends un médicament anti-douleur environ tous les trois jours pour soigner mes maux de tête persistants. Mais d’où viennent donc ces céphalées chroniques ?
Je prends ma douche mais sans me laver les cheveux. En effet, cette opération me demande tant de temps et d’énergie que je ne peux m’y livrer qu’en rentrant du travail. Après un lavage de cheveux, mes membres sont si flageolants que je dois m’asseoir dans le canapé pour le séchage. Je les sèche en deux fois car mes bras sont si faibles que les maintenir en hauteur constitue un effort intense. Lorsque le séchage est terminé, je dois récupérer pendant plusieurs minutes. Mais d’où vient donc cette faiblesse musculaire ?
Après la douche, je m’assieds pour récupérer. Là, je suis tentée de succomber à l’inertie qui me happe littéralement. Je dois me répéter : « Non, végéter dans le canapé, c’est en rentrant du travail, pas avant d’y aller ! ». Mais d’où vient donc cette léthargie chronique ?
Pendant cette pause silencieuse, mon cerveau se focalise soudain sur l’incessant bourdonnement qui me résonne aux oreilles. Il y a quelques années, ce bruit de fond permanent me rendait folle. Avec le temps, j’ai appris à supporter la cohabitation avec ce parasite auditif. Mais d’où viennent donc ces acouphènes ?
Je me racle la gorge pour éliminer le liquide qui vient d’y remonter. Ces remontées surviennent régulièrement, si bien que les raclements de gorge qui les accompagnent donnent l’impression à mon entourage que je souffre d’un tic nerveux. Mais d’où vient donc tout ce liquide au fond de ma gorge ?
Je me maquille assise, les jambes surélevées. Dès le matin, j’ai les jambes lourdes et je ressens le besoin de me soulager de cette sensation oppressante. Mais d’où vient donc cette lourdeur de jambes ?
Avant d’appliquer du mascara, je scrute mes paupières rouges et gonflées aux vaisseaux sanguins apparents, qui surplombent des cernes creux et violacés. Mais d’où vient donc cette inflammation chronique des paupières ?
Dans le miroir, je jette un coup d’œil contrarié à ma peau grasse aux pores dilatés, sur laquelle pointent plusieurs boutons. Dans deux ou trois heures, je devrai m’éponger le visage pour en éliminer l’excès de sébum, qui lui donne un aspect huileux peu ragoûtant. Mais d’où vient donc cette peau criblée d’imperfections ?
Je suis quasiment prête. Je sors du réfrigérateur un sandwich au gouda mayonnaise pour ma pause de midi. Mon dernier repas du soir avant de commencer le régime Seignalet sera mon préféré : un plat préparé de macaronis au fromage. Ce sera aussi mon dernier soir de tranquillité avant de devoir perdre du temps à cuisiner…
Avant de partir, je m’inspecte dans le miroir de l’entrée. Mon regard s’attarde sur ma tenue : j’ai encore choisi un pull-over ample pour dissimuler mon ventre. Au fil des heures, il va gonfler et se tendre comme un ballon de baudruche, si bien que je finirai la journée le pantalon déboutonné (et la braguette mi-ouverte…). Mais d’où viennent donc ces ballonnements ?
J’enfile mes chaussures, que j’ai lacées la veille. J’évite de me pencher en avant dans les deux heures après un repas, au risque de régurgiter en une seconde. Mais d’où vient donc cette absence de digestion ?
Enfin, je risque un regard à ma silhouette, ce qui me déclenche invariablement un pincement au cœur : sans être en réel surpoids, je suis grassouillette. J’ai les fesses et les hanches larges, les cuisses et les bras bien en chair. Etrangement, je n’arrive pas à croire que ce nouveau régime pourrait avoir le moindre effet sur ma silhouette. J’ai déjà essayé tant de choses… En réalité, je suis résignée à passer ma vie dans un corps de « boulotte ».
J’espère seulement que ce régime atténuera un peu mes reflux gastriques, dans peut-être un an ou deux. Cela m’éviterait la médication à vie…
Enfin, je sors, emmitouflée comme pour une expédition au Pôle Nord. Je suis extrêmement frileuse, si bien que les trois quarts de l’année, je meurs de froid. De plus, je tombe malade très facilement malgré mes couches de vêtements. D’ailleurs, je sors à peine d’une rhino-pharyngite qui m’est tombée dessus à peine deux mois après mon angine annuelle. Mais d’où vient donc ce système immunitaire défaillant ?
Dans l’ascenseur, je sors mon paquet de biscuits industriels. Depuis mon petit déjeuner, j’ai déjà faim –ou plutôt, envie de sucre. J’ai du mal à réaliser qu’à partir de demain, je devrai dire adieu à ces douceurs…
Certains plaisirs apportent plus de peine que de plaisir.
Epicure
Matin 1 du régime Seignalet
Mon Dieu, c’est le pire matin de ma vie ! Plus de gaufres au chocolat ? Réveil encore plus tôt pour éplucher des fruits ? Mais qu’est-ce qui m’a pris de me lancer dans ce régime de dingue au lieu d’aller acheter une boîte de médicaments ??
Matin 45 du régime Seignalet
Mon réveil sonne à 5h30. Je me lève directement, car j’ai (enfin) trouvé le courage de poser le réveil à l’autre bout de la chambre.
Comme mon sommeil a été paisible et réparateur, je suis d’excellente humeur et j’ai envie de commencer la journée.
En me redressant, je ne ressens aucune courbature. Elles semblent avoir disparu…
Je me dirige vers la cuisine, le pas alerte et l’esprit clair.
Avant de préparer mon petit déjeuner, j’allume la radio. Depuis quelque temps, je ressens l’envie d’écouter de la musique et des gens qui discutent et plaisantent sur les ondes. Je suis contente de ma toute nouvelle humeur, égale et positive.
Quelques minutes plus tard, je m’assieds devant une appétissante assiette composée de tranches de kiwi, de rondelles de banane, de quelques succulentes dates et d’une barre de chocolat noir bio. Eh oui, je peux toujours manger du sucre, mais avec une grande différence : celui-ci est d’origine naturelle. Autrement dit, il ne me rend pas dépendante, ne me fait pas grossir et ne détruit pas ma flore intestinale. Au contraire, il m’apporte tous ses nutriments.
Ensuite, je file sous la douche… et je me lave les cheveux ! Je les sèche debout devant la glace, en chantonnant. C’est un gain de temps pour ce soir car à présent, je ne passe plus mes soirées en état léthargique dans le canapé : après avoir cuisiné deux bons petits plats (pour le soir et le lendemain midi), je fais une séance de yoga. Eh oui, il faut bien que je dépense ma toute nouvelle énergie !
Lorsque j’éteins le sèche-cheveux, le bruit de l’appareil n’est pas remplacé par celui de mes acouphènes. Je savoure ce tout nouveau silence.
Sans aucune pause, je m’habille puis me maquille. Cette dernière étape est passée de corvée à plaisir : ma peau a perdu son aspect graisseux, son grain est plus fin, ses pores refermés et mon maquillage tient à présent toute la journée.
Avant de partir, je prends dans le réfrigérateur la boîte contenant mon repas de midi : une généreuse portion de riz à l’avocat et au citron frais, accompagnée d’un œuf dur et d’un morceau de poisson au sel marin et à l’huile d’olive bio. Maintenant, j’adore cuisiner !
En passant devant le miroir de l’entrée, je jette un coup d’œil à ma silhouette de plus en plus svelte, en m’attardant sur mon ventre : ce soir, il sera tout aussi plat qu’à cet instant. Un vrai miracle…
Dans la glace, j’ai du mal à me reconnaître. Pourtant, c’est bien moi… C’est bien moi qui ne tousse plus, qui n’ai plus la gorge et les sinus encombrés de mucus. C’est bien moi qui ne souffre plus de reflux gastriques, de lourdeur de jambes et d’estomac. C’est bien moi qui ai vu mes douleurs musculaires et articulaires se volatiliser. C’est bien moi qui n’ai plus ni cernes ni inflammation des paupières, qui ai retrouvé mon souffle et qui suis même moins frileuse ! C’est bien moi, avec ces cuisses effilées, ces bras délicats, ces fesses redessinées, cette silhouette si affinée qu’elle en paraît plus élancée.
C’est bien moi dont la masse graisseuse est en train de fondre comme neige au soleil.
En refermant la porte de mon appartement, je me souris dans le miroir. Moi qui avais du mal à seulement m’y regarder…
Après tout, c’est peut-être ça, la « vie Seignalet ».
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« A quoi bon vivre sans les plaisirs de la table ? » : ma réponse (salée)
Si quelqu’un désire la santé, il faut qu’il soit prêt à supprimer les causes de sa maladie.
Hippocrate
« À quoi bon vivre sans les plaisirs de la table ? ». Si cette question m’est régulièrement posée lorsque j’évoque le régime Seignalet, elle m’a également traversé l’esprit la veille du jour où j’ai commencé ce régime alimentaire, il y a cinq ans. J’étais alors sur le point de commencer une nouvelle vie : une vie dans laquelle les produits transformés n’auraient plus leur place. Plusieurs inquiétudes étaient venues parasiter ma motivation : tout d’abord, je trouvais le goût des aliments naturels (légumes, fruits, poisson, œufs) si insipide que je craignais de ne plus ressentir le moindre plaisir à manger. De plus, ils me semblaient si peu nourrissants que j’allais sans doute mourir de faim à longueur de jours. Enfin, lorsque les saveurs puissantes des produits transformés envahissaient mes papilles, j’oubliais tout et ressentais une sorte de plénitude. Quel autre plaisir de la vie aurait assez d’intensité pour m’offrir cette évasion dorénavant ? Ces sacrifices en valaient-ils vraiment la peine ? J’espérais que le temps répondrait à mes questions…
L’éveil des papilles
Lorsque j’ai cessé de consommer des produits saturés de saveurs artificielles, j’ai (enfin) découvert le goût des aliments naturels. Les premières semaines, les légumes cuits à la vapeur me semblaient d’une telle fadeur que je repensais avec nostalgie au temps où je pouvais les noyer dans une sauce industrielle. Mais au fil du temps, ce retour à notre alimentation originelle a « éduqué » mes papilles : elles sont devenues capables d’apprécier les arômes les plus subtils et de se délecter d’un fruit frais comme du mets le plus raffiné. Dans mon ancienne vie, il me fallait des saveurs toujours plus fortes pour réveiller mes papilles anesthésiées par le « trop-goûtu ». Mais grâce au régime Seignalet, elles sont affûtées comme jamais.
Alors, à quoi bon vivre sans les plaisirs de la table ? Pour découvrir ceux des vrais aliments…
L’éveil de l’estomac
C’est au terme de trois semaines d’alimentation Seignalet que j’ai découvert la sordide vérité sur notre estomac. J’avais décidé d’instaurer un système « efforts-récompense » dans mon régime : trois semaines de privations suivies d’une récompense débordant de gluten, lactose, sucre raffiné et graisses saturées. Pour ma première récompense, j’avais prévu un sandwich au gouda mayonnaise, un pain au chocolat et un soda. Mais après quelques bouchées, j’ai ressenti une vive douleur au niveau de l’estomac : j’avais la sensation que le pain ne « glissait » pas le long du tube stomacal. Au terme de quarante minutes d’une douleur oppressante, l’agglomérat de pain s’est enfin résorbé. C’est alors que j’ai réalisé ce qui venait de se produire : après trois semaines d’une alimentation totalement naturelle, mon estomac dilaté avait graduellement rétréci jusqu’à retrouver son diamètre originel. Obéissant à la loi de l’homéostasie*, mon estomac avait procédé à son autoréparation. Si bien que, lorsque je l’avais à nouveau agressé, il s’était rebiffé. Après un si long sommeil, mon estomac s’était enfin réveillé.
À cet instant, j’ai compris pourquoi je n’avais souffert de cette sensation de faim tant redoutée qu’une poignée de jours : la guérison avait été rapide. Mon estomac ne m’avait pas tenu rigueur de tant d’années à le maltraiter, il s’était juste montré reconnaissant que j’y renonce.
Alors, à quoi bon vivre sans les plaisirs de la table ? Pour cesser d’entretenir notre sensation de faim par la béance permanente d’un estomac meurtri.
L’éveil du corps
Voir ci-avant : « Les effets du régime Seignalet sur mon état général (journal « avant-après »)«
L’éveil de la dignité
Avant d’adopter le régime Seignalet, jamais je n’aurais imaginé à quel point une alimentation naturelle pouvait être porteuse d’estime de soi.
Dans mon ancienne vie, lorsque je prenais la ferme résolution d’arrêter sucre et gras un lundi avant de craquer le jeudi, je tentais de refouler mes sentiments de honte et de culpabilité. Mais ces sentiments dévalorisants m’envahissaient sournoisement. Je me répétais : « Tu es incapable de maîtriser ta main, ta bouche, ton estomac, tes sens. Tu es faible. ». Pour donner le change à ma conscience, je m’évertuais à faire du zèle dans tous les domaines : je travaillais comme une forcenée, enchaînant les heures supplémentaires, je m’imposais des rituels de propreté domestique. Mais cet acharnement à contrôler mon environnement ne mettait que plus au jour mon incapacité à me contrôler moi-même. Alors, la honte me reprenait.
Dans mon ancienne vie, mon plaisir à consommer des produits transformés était parasité par une sensation très désagréable : la nausée. C’était plutôt un état vaguement nauséeux, dont j’avais fini par m’accommoder sans trop savoir comment. Ironiquement, cette sensation précédait l’ingestion. Elle apparaissait au moment de découper la part de gâteau, d’ouvrir le paquet de biscuits, de réchauffer le plat préparé, de démouler le fromage, d’empoigner la viennoiserie. Cette nausée diffuse était comme un ultime signal de détresse envoyé par mon corps pour me faire renoncer à ces actes de lente autodestruction. Mon corps voulait me protéger de moi-même. Et, à chaque fois, je repoussais sa main tendue pour laisser celle de la déchéance me saisir.
Dans mon ancienne vie, j’avais l’impression d’être en état de putréfaction intérieure, au point de ne pas m’autoriser une journée sans chewing-gum à la menthe. Cette pensée lucide m’était-elle dictée par mon « deuxième cerveau », l’intestin ? Quoi qu’il en soit, entre constipation et diarrhée, gaz et ballonnements, j’avais l’impression de n’être qu’un système digestif – défaillant, qui plus est. Et je ne parle même pas de la façon dont je voyais mon corps…
Dans ma nouvelle vie, honte et culpabilité sont devenues fierté et satisfaction ; la nausée s’est muée en une sensation de légèreté ; l’impression de putréfaction intérieure a fait place à celle de purification du corps… et de l’esprit.
Alors, à quoi bon vivre sans les plaisirs de la table ? Peut-être pour retrouver notre dignité perdue.
L’éveil du cerveau
Pour la première fois de ma vie, j’ai eu une vision. J’achète une grenade au supermarché. Je la tranche et déploie un quartier du fruit, qui dévoile des grappes de petites graines d’un rouge incarnat, compartimentées par une fine peau couleur chair, telles des rubis luisant dans leur écrin de soie. Sous ma dent, le petit rubis se fait jus exquis. J’imagine alors mes cellules gorgées de nutriments, mes organes revigorés. A cet instant, je me rappelle que, pour faire naître ces trésors, il suffit de planter quelques graines…
A cet instant, j’ai la vision d’un immense verger. Puis, je nous vois tronçonner tous les arbres. Je nous vois ériger sur cette terre brûlée de hautes tours austères. Je nous vois y pénétrer tôt le matin pour y rester enfermés huit heures d’affilée. Puis, je nous vois entrer dans un grand bâtiment qui vend à prix d’or les fruits et légumes qui abondaient sur les terres que nous avons détruites. Je nous vois en ressortir avec une panoplie de poisons chimiques, payés avec l’argent reçu en échange de cent quarante heures d’enfermement volontaire. Je nous vois développer des maladies chroniques liées à la consommation quotidienne de ces poisons pendant des dizaines d’années. Je nous vois nous « soigner » avec des médicaments dont les multiples effets secondaires favorisent le développement de nouvelles maladies. Je nous vois succomber à une mort prématurée due aux interactions de ces pathologies. Je nous entends penser au dernier instant : « De toute façon, vivre est une telle souffrance… ». Et là, je revois le verger. Le verger que nous avons détruit pour y construire cet endroit que l’on sait pavé de bonnes intentions…
Alors, à quoi bon vivre sans les plaisirs de la table ? Pour découvrir la pensée libérée. Celle qui change la vie.
L’éveil du sens
Après l’éveil des sens, l’éveil du sens. Au terme de cinq années d’alimentation Seignalet, je suis en mesure de l’affirmer : le régime Seignalet a donné du sens à ma vie.
Plus je me libérais de l’alimentation industrielle, plus limpide m’apparaissait l’adage « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » : les aliments ne sont que du carburant. Notre alimentation n’est pas censée être source de plaisir, mais tremplin vers le plaisir.
Ce tremplin, j’y ai sauté à pieds joints pour réaliser mon rêve d’enfance : quitter le froid et la grisaille pour aller vivre au soleil et au bord de la mer. Dans mon ancienne vie, ce rêve me semblait irréalisable : quitter ma maison, mon travail, mon pays, acheter un appartement à distance, trouver un nouvel emploi, être noyée dans les démarches administratives… Vraiment, affronter tous ces obstacles à la fois me semblait totalement hors de ma portée. Pourtant, lorsque mon corps, mon cerveau, ma dignité, mon envie se sont réveillés, ce rêve a commencé à me paraître réalisable. Alors, j’ai compris la raison ultime de renouer avec notre alimentation originelle : retrouver assez de force vitale pour réaliser nos rêves.
Au terme de ces cinq années, je vois le régime Seignalet comme la première pièce du puzzle de ma vie. Une fois mise en place, les autres pièces ont enfin pu s’y emboîter, pour former une image que je suis fière de pouvoir contempler aujourd’hui : celle de ma vie.
Confucius a dit : « Nous avons deux vies. La deuxième commence le jour où on comprend qu’on n’en a qu’une. ».
Alors, à quoi bon vivre sans les plaisirs de la table ? C’est simple : pour découvrir ceux de la vie.